C'est quoi le désir ? À quoi sert t-il ?
Selon Platon, le désir, c'est combler le manque à être complet. Cette théorie rappelle le fameux mythe des « androgynes primordiaux » d'Aristophane. Comme l'expression populaire « trouver sa moitié », cela voudrait dire que le désir nait du manque : chaque être serait incomplet tant qu'il n'a pas trouvé sa moitié !
Selon Freud, le désir représente la satisfaction de la libido (d'après lui, la libido est plus vaste,
car elle représente une énergie qui précède les pulsions ou les instincts, et qui se répercute dans notre conduite en général).
Pour lui, l'homme et la femme, pour objet du désir, sont un symbole du pouvoir ;
le désir commun entre la femme et l'homme est le « Phallus ».
Les femmes chercheraient à être le phallus de leur partenaire, et les hommes chercheraient à avoir un phallus,
c'est ici l'objet du pouvoir qui est désiré.
Cette élaboration de l'idée freudienne du désir phallique est contestée par les féministes,
par sa nature phallocentrique évidente.
Selon Spinoza, le désir est synonyme de joie. C'est l'essence de l'homme, car dans le désir, l'homme libre reconnaît un « effort pour persévérer dans l'être ». C'est une force de vie et une puissance d'exister.
Une autre définition
Gilles Trudel, professeur et docteur en psychologie à l'université du Québec à Montréal, donne une autre définition du désir :
Ensemble des comportements, ses cognitions et fantasmes et des réactions précédant le comportement consommatoire.
Pour synthétiser, on pourrait dire que le désir sexuel reste un phénomène psychologique qui peut prendre plusieurs visages, sans obéir à un schéma unique. Ce n'est pas un besoin par nature, contrairement à la faim par exemple qui est un besoin physiologique, mais une traduction d'une envie liée au plaisir. Un peu comme une envie d'un bon gâteau au chocolat, exposé en vitrine d'une boulangerie, un après-midi de printemps, à l'heure de goûter. Ou d'une glace en plein été.