Quelques mots sur l'érection masculine
L'érection masculine est le cadeau par excellence que l'homme viril offre à sa ou son partenaire de jeux érotiques.
La culture occidentale, depuis la Grèce ancienne, considère le pénis en érection comme l'ambassadeur de la virilité masculine
à l'apogée de sa puissance. Or, on oublie souvent que l'activité principale du membre phallique, et la plus courante, est d'uriner.
L'homme se sent « puissant » à chaque fois qu'il se dresse en érection, fournissant la preuve physique
et psychique de l'authenticité véritable de son identité masculine virile.
Ne dit-on pas d'ailleurs d'un homme qui ne parvient pas à avoir des érections qu'il est « impuissant » ?
À ce sujet, Isabelle Badinter écrit dans son livre XY : « L'homme lui-même et ceux qui l'entourent sont si peu sûrs de son identité sexuelle qu'on exige des preuves de sa virilité ! ». « Prouve que tu es un homme », voilà le défi permanent auquel est confronté un être masculin.
Cette pression socioculturelle est la source d'une course chronique à la performance et la puissance sexuelle. Évidemment, cela a pour effet de fragiliser l'homme impuissant dans sa psyché par l'infliction d'une blessure narcissique profonde, souvent très mal vécue.
Qu'est-ce qu'un trouble érectile ?
Selon l'Organisme Mondial de la Santé (OMS), le trouble de l'érection correspond à une incapacité à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour permettre une activité sexuelle.
Pour ma part, j'ajouterai que pour parler d'un trouble, il faut qu'il y ait une gêne. En effet, certains couples peuvent s'en accommoder et ne pas en souffrir, la relation sexuelle ne se limitant évidemment pas qu'à l'acte de pénétration !
Comment le clinicien diagnostique-t-il le trouble d'érection ?
Avant la première consultation, un trouble érectile peut être confondu avec d'autres troubles sexologiques masculins,
comme l'éjaculation précoce ou éjaculation anté-portas (c'est-à-dire la disparition de l'érection dès que le pénis touche la vulve).
Dans d'autres cas plus physiologiques, ce trouble peut être lié au temps réfractaire,
c'est-à-dire au temps où l'homme ne peut physiquement pas avoir d'érection (entre deux rapports).
Il peut aussi être dû à un manque d'intérêt pour la sexualité, ou encore à une inhibition sexuelle qui, contrairement aux idées reçues,
concerne aussi les hommes.
Une fois le trouble de l'érection confirmé par le clinicien, grâce à un diagnostic différentiel, une enquête sera menée pour repérer son étiologie et sa nature. Ensuite, une stratégie sera mise en place.
Les informations fournies par le patient lors de la première consultation sont alors cruciales : âge, antécédents chirurgicaux et médicaux (même éloignés de la sphère génitale), situation familiale et relationnelle, mode d'apparition de ce trouble... D'où l'intérêt d'une anamnèse complète et précise, pour garantir un accompagnement de qualité pour traiter le patient.